vendredi 23 août 2013

Lettre aux Ath Khelfoun

C’est un cri de colère qui émane du fond du cœur que je répercute sur la colline  des  Ath Khelfoun, village situé en amont du majestueux barrage taksebt. Ce gigantesque barrage de Taksebt qui  étanche la soif de millions d’algériens sans discontinuer.  Cette énorme retenue collinaire abreuve, grâce aux nombreuses sources et affluents dégoulinant en cavalcade des montagnes abruptes du Djurdjura, des régions entières du centre algérien. Ath Khelfoun, à l’image des Archs des Ath Douala des Igawawen, peut être fier de compter ce bijou sur ses terres ancestrales.


Cette ressource halieutique est un présent divin qui permet à de nombreux algériens de ne plus avoir peur de la soif et du robinet sifflotant l’air au lieu de faire jaillir de l’eau. Cette richesse naturelle est épuisable, donc pouvant disparaitre du jour au lendemain.  Ce jour là, le lieu redeviendra ce qu’il a toujours été : un luxuriant espace sauvage où pulluleront toutes sortes de voraces bêtes sauvages.


J’aimerai vous dire par contre, que vous avez, à l’image de l’autre village limitrophe,  à quelques encablures de là, Taourirt Moussa, un homme d’une portée sans frontières comme feu Matoub Lounes puisque c’est de lui qu’il s’agit, un autre enfant des Ath Douala que beaucoup d’autres régions aimeraient avoir en leur sein. Vous le devinez peut-être déjà. Il s’agit de votre enfant Zedek Mouloud. Vous avez la chance, gens d’Ath Khelfoun d’avoir parmi vous et pour vous, un homme d’une aussi grande valeur. Zedek Mouloud est votre digne fils, ambassadeur attitré de l’honneur, de la dignité et du charisme. Il l’a si bien dit. Il est si fier d’appartenir à ce village, perché comme une forteresse de sauvegarde de traditions millénaires kabyle. Il est humble et attaché à sa terre natale qu’il ne quitte jamais pour longtemps.
Mouloud, votre enfant, est l’archétype d’un kabyle qui s’assume. Les qualités altruistes de cet artiste généreux font de lui un inlassable militant des causes justes.
Si les Ath Douala ont perdu, en lounes, un être cher, ils ont la chance de retrouver, en la personne de Zedek, le bourgeon qui a éclos sur les cendres de ce barde martyr. Il a fleuri sur les essartes aussi vite que la lumière, pour reprendre le flambeau.
Chers citoyens des Ath Khelfoun, n’éteignez pas la flamme de cette bougie qui vous illumine sous le sombre ciel de la Kabylie d’aujourd’hui où n’importe qui se transforme en donneur de leçons.
Protégez-le et chérissez-le en barrant la route aux partisans des ténèbres brouilleurs de repères. Ils savent ce qu’ils font.
Soyez fiers de votre enfant prodigue. Ne laissez pas les semeurs de troubles et de zizanie jouer avec le sentiment religieux de vos autres ingénus pratiquants.
N’ayez pas honte de cet ingénieux enfant  mais bien au contraire, soyez fier de lui. Ne le jeter pas en pâture aux fossoyeurs de la liberté. Si vous acceptez de le sacrifier, demain, vos ennemis vous réclameront d’autres viatiques jusqu’à ce qu’il ne vous reste aucun rempart contre leurs desseins machiavélique. Ce jour-là, il sera trop tard. Les ennemis de la Kabylie sont aux aguets prêts à couper toute tête qui émerge.
Zedek, votre enfant, n’est rien d’autre qu’un artiste qui dit tout haut ce que d’autres disent tout bas. Il accomplit au grand jour ce que d’autre  accomplissent dans la noirceur de la nuit.
Ath Khelfoun, village de Zedek Mouloud, peut-il être un village comme les autres ? D’ici là je dis :
Chante leur Zedek, chante leur tes odes jusqu’à ce que fleurissent des roses à la place des chrysanthèmes.

S.K

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